L'actualité de la crise : LE RETOUR DES DÉBATS PLANÉTAIRES, par François Leclerc

Billet invité

La récession s’acccentue en Europe, selon les nouvelles prévisions de la Commission, qui se sont dégradées par rapport aux précédentes de l’automne. Parmi ses pronostics, celui concernant l’Italie est sans doute le plus préoccupant, car son PIB devrait diminuer de 1,3 %. Mais les prévisions varient suivant leurs auteurs. Celles du FMI sont en effet de -2,5 % pour l’Italie. Dans le cas de l’Espagne, la Commission prévoit -1 %, tandis que la Banque d’Espagne table sur -1,5 % et le FMI sur -1,7 %. Le gouvernement grec vient de son côté de revoir ses chiffres, pronostiquant une diminution de 6,7 % du PIB, au lieu des 5,4 % initialement inscrits au budget.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne des 1er et 2 mars vont tenter de dégager des pistes favorisant la croissance, mais ils divergent à propos de celles-ci. Les gouvernements allemand et français n’ont à proposer que les bienfaits de la coordination fiscale, tandis que 12 autres gouvernements, dont ceux de la Grande-Bretagne, de l’Italie et de l’Espagne, misent sur des recettes libérales : réduction des aides de l’État aux banques et assouplissement du marché du travail, levée des dernières barrières commerciales et libéralisation totale du secteur énergétique.

Dans une interview au Wall Street Journal, Mario Draghi, le président de la BCE, a clairement annoncé la couleur : « Il n’y a pas de compromis possible avec les réformes économiques et la nécessité de se serrer fiscalement la ceinture (…) Revenir sur ​​les objectifs budgétaires provoquerait une réaction immédiate du marché». Il ajoute que l’austérité couplée avec des réformes structurelles est la seule voie disponible qui mène au renouveau de l’économie. A court terme, selon lui, les coupes budgétaires affectent l’activité, mais ces effets négatifs seront compensés par les réformes sur le marché du travail ainsi que par d’autres.

C’est sous ces auspices que va se tenir en attendant, en fin de semaine à Mexico, la réunion des ministres des finances des G20, qui va être beaucoup consacrée à la crise européenne. Les avertissements venant de tous côtés demandant aux Européens de renforcer leur pare feu en disent long sur le pronostic des membres du G20 pour la suite. C’est aussi une condition présentée comme préalable à toute réponse positive au FMI qui recherche 500 milliards de dollars de prêts pour intervenir de son côté.

Mais les récentes déclarations allemandes repoussant à plus tard toute discussion à propos de la mise en commun des moyens d’intervention du FESF et du futur MES, assorties de leur demande que le FMI mette plus au pot en faveur de la Grèce qu’annoncé (13 milliards d’euros) ne contribuent pas à faire avancer des discussions qui s’annoncent difficiles à Mexico.

A contrario également, les dirigeants chinois viennent de laisser entendre sur le site internet du ministère du commerce qu’une enquête européenne antidumping en cours était malvenue, l’assimilant à « un mauvais signal protectionniste qui jette non seulement une ombre sur le commerce régulier entre l’Europe et la Chine en matière d’acier, mais va nuire aux efforts conjoints sino-européens pour répondre à la crise ».

Principaux détenteurs mondiaux des réserves de devises, la Chine et le Japon viennent de rendre publique leur intention de « coordonner leurs efforts en faveur de l’Europe », partageant dans l’immédiat l’opinion que l’Europe « pouvait faire davantage ». Les Japonais ont cependant évoqué l’éventualité d’un prêt en le chiffrant à 50 milliards de dollars au FMI. Ce dernier en recherche dix fois plus, n’ayant enregistré à ce jour qu’une promesse de 150 milliards d’euros des Européens. Enfin, dans un article publié par le Financial Times, George Osbourne et Jun Azumi, les ministres des finances britannique et japonais, formulent le même préalable, rejoignant les Américains qui ont par ailleurs confirmé qu’ils n’entendaient de toute façon pas participer.

Plus assourdi, un autre débat ne va pas pouvoir être ignoré à Mexico. Aux États-Unis, la réglementation Volcker qui interdit la prise de risque sur les marchés financiers des banques de dépôts assurées par l’État, des holdings bancaires et de leurs filiales, est censée entrer en application le 21 juillet prochain. Cela donne lieu à un tir de barrage et à une avalanche de critiques des banques, relayées par les gouvernements des pays occidentaux, États-Unis exceptés. Notamment en raison d’une distorsion de la concurrence – l’un des grands crimes de la pensée libérale – tandis que les banques américaines, dont il est mis en avant qu’elles pourraient perdre 20 à 25 % de leurs revenus, la considèrent également comme une menace contre leur compétitivité. Que comprendre si ce n’est qu’il s’agit d’un prétexte ?

Mais la critique ne s’arrête pas là : le Trésor britannique estime ainsi que « une conséquence indésirable de l’interdiction serait une réduction de la liquidité sur les marchés obligataires internationaux ». Autre impardonnable crime et justification de toujours de l’existence des produits financiers les plus destructeurs.

Michel Barnier, le commissaire européen au marché intérieur et aux services, éclaircit pour sa part considérablement le dossier en soulignant dans une lettre aux autorités américaines que la proposition de régulation « soulève un certain nombre de préoccupations et pourrait avoir des implications disproportionnées par rapport aux objectifs qu’elle entend atteindre ». Relayé dans sa tentative par la Fédération bancaire française (FBF), qui regrette que la version présentée après intervention des régulateurs financiers américains couvre « un champ beaucoup plus large de transactions et d’activités de fonds que le Congrès n’en avait l’intention ».

Plus de 16.000 avis ont été adressés à ceux-ci dans le cadre de la consultation publique de trois mois qui a été lancée par les autorités américaines, dans le but manifeste de submerger et retarder son adoption, obtenant d’abord l’obtention d’un délai supplémentaire d’un mois pour espérer ensuite, non sans quelques raisons, que des assouplissements en résulteront.

L’un des objectifs poursuivis est de sortir sans équivoque les exchange trade funds (ETF) – la nouvelle arme de destruction massive – du champ d’application de la règlementation Volcker. Alors que ces produits ont été considérés par Paul Volcker lui-même comme permettant de masquer le risque spéculatif. La prochaine bombe financière potentielle comme successeurs des produits structurés opaques, pourrait-on ajouter.

Curieusement, on ne retrouve plus trace de l’argumentaire initial des banques selon lequel la nouvelle réglementation renforcerait le shadow banking en repoussant ces activités douteuses vers ce secteur non régulé, sur lequel le Conseil de Stabilité Financière (FSB) continue de se pencher, sans toutefois s’être encore relevé. Les frontières avec celui-ci sont de toute façon bien difficiles à cerner, les paradis fiscaux n’étant pas faits pour les chiens.

Enfin, afin d’enfoncer le dernier clou, George Osborne et Jun Azumi titrent leur article dans le Financial Times « Méfions-nous des risques d’une réglementation excessive », ce qui rend bien compte de l’air du temps.

Danièle Nouy, secrétaire générale de l’Autorité de contrôle prudentiel française en avait-elle conscience en déclarant à propos de la réglementation Bâle III que « quelques éléments méritent d’être revus », notamment le ratio de liquidité de court terme qui fait l’objet de farouches discussions qu’elle n’ignore pas ? Interrogé dans le cadre des négociations à propos de la restructuration de la date grecque, Jean-Louis Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, joue-t-il les innocents en tentant de justifier le désengagement opéré par les banques sur le marché de la dette souveraine par les nouvelles règles comptables qui leur imposent de valoriser ces titres au prix du marché ? Puis en poursuivant sur le mode de la fausse interrogation : « Est-ce que, quand les règles ont été posées, tout le monde avait conscience de ces conséquences finales ? Je n’en suis pas sûr » pour en tirer la conclusion que « à ce moment là, il faut défaire ces règles » ?

Ce n’est pas la très limitée réglementation des ventes à découvert qui vient d’être adoptée par le parlement européen – elles pourront être temporairement interdites – qui va bouleverser le monde de la finance. Même si elle oblige les opérateurs qui recourent à des « ventes à nu » à « garantir » qu’ils pourront livrer les titres qu’ils promettent.

Les bourgeois peuvent dormir sur leurs deux oreilles, le guet veille sur leur sommeil.

43 réponses sur “L'actualité de la crise : LE RETOUR DES DÉBATS PLANÉTAIRES, par François Leclerc”

  1. Hé oui, grande ou petite commission on reste dans le popo.

    Pas compter sur les banques pour vous fournir le papier.

    Bref on est dans la m….!

  2. Juste un point de détail que je voudrais vérifier :

    Aux USA c’est bien le Trésor qui crée la monnaie, pas la Fed ?

    (Ou alors j’ai pas compris ?)

    1. Bonjour Leoned,

      A ma connaissance le rrésor émet les US bonds, et la FED les achète, avec des $ qu’elle créé.

  3. Pas la peine d’insister, de détailler, de ressasser ad nauseam. Désormais, les carottes sont archi-cuites (et imbouffables). Ce sera la Troïka OU la démocratie, mais certainement pas les deux !
    Pareil dans le reste du monde. Chacun va devoir prendre ses responsabilités. À un moment ou à un autre, entre la Troïka et la démocratie, entre les voyous et les peuples, il faudra nécessairement trancher dans le vif. Et — enfonçons ce clou qui crève les yeux — ça ne se passera pas uniquement dans les urnes.

  4. en clair, les errements continuent, et la crise grecque n’est en rien résolu, vive la fin de l’euro!

  5. Les pays d’Europe vont tomber !

    C’est le sentiment que j’ai eu lorsque j’ai par hasard trouvé un lien sur la page « US debt clock ». Il y a en effet un lien pour accéder à la page World Debt Clocks. Et on s’aperçoit alors que la situation semble pour le moins explosive. Car ce qui est intéressant sur cette page, ce n’est pas le taux d’endettement public, mais le taux d’endettement global (external debt ratio to GDP : the total public and private debt owed to nonresidents, repayable in foreign currency, goods, or services), c’est-à-dire dette publique et dette privée. Quand on prend connaissance des chiffres, c’est le choc ; voici quelques chiffres :

    Royaume Uni : 478%
    France : 263%
    Espagne : 221%
    Allemagne : 199%
    Grèce : 214%
    Portugal : 255%
    Italie : 156%

    Ce qui est très inquiétant est que le taux d’endettement global dans des pays comme le Royaume Uni ou la France est plus élevé qu’en Espagne où la bulle immobilière a pourtant explosé. Mention spéciale à l’Irlande avec un taux d’endettement total de 1229% !
    Dernier point : le taux d’endettement total des USA n’est que de 101% et la dette publique apparait à 78% du PIB. Ces derniers chiffres semblent faux puisque sur la page US National Debt Clock, la dette est de 15.300 milliards (pour un PIB de 15.000 milliards).
    Quoi qu’il en soit, si les chiffres sont exacts pour les pays européens, l’Irlande et le Royaume Uni foncent dans le mur.

    Voici le lien direct pour la « World Debt Clock » :

    http://www.usdebtclock.org/world-debt-clock.html

    Votre analyse, Monsieur Leclerc ?

  6. D’une certaine façon, et « veux, veux pas », on est déjà dans « l’après ».
    C’est-à-dire dans un autre cadre, celui évoqué par Paul Jorion.
    Rien de ce qui se dit ou se fait n’a de sens autrement.
    L’argent, depuis des siècles, est la nouvelle violence.
    Et les peuples ne veulent plus de violence.
    C’est la notion de propriété, c’est la relation revenu-travail,
    c’est la décision même de production, qui doivent se redéfinir.
    Cela se fera, c’est inéluctable.
    Ce sera un changement de paradigme, oui, mais aussi un changement de têtes dirigeantes.
    Non sans heurts. Mais c’est inéluctable.
    Je dirais, presque, c’est un peu le chemin vers l’oméga de Teilhard de Chardin…

    1. C’est toute l’humanité ,â des degrés divers, qui n’est plus que menacée, mais qui est assujettie â une machine de mort pour les populations, sauf bien évidemment la partie de celle-ci qui en profite.La mondialisation a été bâti par des gens qui faisaient du maximum de profit, avec le moins de contraintes possibles venant de l’État dans l’entière conduite de leurs activités, la pierre angulaire du nouvel ordre économique mondial. La Terre entière est devenue un énorme buffet des criminels â cravates qui nous amènent directement en enfer. Il existe donc ceux qui agissent (Pour eux) et ceux qui subissent (Leurs décisions).Les Grecs subissent présentement la Troika qui leur dit qu’ils doivent mourrir pour renaître rentables. Ceux qui suivent, les prochains,devront aussi remettre les clefs de leur pays à leur créditeur, et ainsi de suite pour assister à une privatisation de la Terre entière.
      Ceux qui subissent seront paysans ou esclaves à moins de remettre les pendus à l’heure.

  7. Je suis satisfait que nous entrions en grave récession c’est la seule possibilité de changement , que les endettés aillent au tapis.
    Dans ce cas la récession est un bienfait car les dirigeants ne feront pas le ménage d’eux mêmes.

    1. Vivi !!!! Enfin … C’est les rentiers qu’il faut envoyer au tapis… et effectivement par les endettés.
      Tel Janus, la dette a deux faces.

      -Moyen d’oppression des peuples par le capital.
      -Moyen de destruction du capital et d’émancipation des peuples.

      Je hais les dettes raisonnables… Mais j’adore les dettes extravagantes.

    2. Parfois je me demande si les copains de la ex-LCR n’ont pas fait de l’entrisme dans le système financier et bancaire.
      🙂

  8. Citation de Wuwei:

    « Aujourd’hui, un projet politique de rupture avec le totalitarisme financier n’a aucune chance de s’imposer, encore moins de se réaliser, par la seule volonté des urnes. “Ils” ne le permettraient pas et ne laisseraient pas menacer leur château…
    …le capitalisme s’est très bien accommodé des élections, comme de toute expressions populaires encadrées, tels les grèves et les défilés planifiés. Par contre il a horreur de l’imprévisible, de l’anarchie dans son sens de “sans chef” puisqu’il se retrouve sans interlocuteur officiel donc sans possibilité de le “retourner” comme il sait si bien le faire avec les politiques et les leaders syndicaux… »

    Papillon (fils de la terre)

    http://player.canalplus.fr/#/597004

    😉

    1. Le suicide, ça me parle, mon frère s’est suicidé, en fait c’est facile. Mais ce qui me rend fou furieux, c’est que cette (auto)violence se tourne en général vers les victimes.

      1. « Si je devais en arriver là, je pense que je ne partirais pas tout seul » -> cette phrase coupée par les modérateurs n’est une menace envers personne. Pourquoi la censurer?

  9. Ce qui me rend la chose abjecte, c’est que finalement les préconisations de tous ces biens pensants sont simplement, comme le fameux « There’s no alternative » de Thatcher que j’ai découvert ici, le sacrifice de ceux qui n’ont pas la chance d’être des leurs, de ceux qui n’ont pas la pensée aussi aiguisée que la leur et qui ne sont pas aussi fortunés.

  10. Dans une interview au Wall Street Journal, Mario Draghi, le président de la BCE, a clairement annoncé la couleur : « Il n’y a pas de compromis possible avec les réformes économiques et la nécessité de se serrer fiscalement la ceinture (…) Revenir sur ​​les objectifs budgétaires provoquerait une réaction immédiate du marché». Il ajoute que l’austérité couplée avec des réformes structurelles est la seule voie disponible qui mène au renouveau de l’économie. A court terme, selon lui, les coupes budgétaires affectent l’activité, mais ces effets négatifs seront compensés par les réformes sur le marché du travail ainsi que par d’autres.

    Cette situation et ce type de discours rappellent tout de même étrangement les années 30:

    Le début des années 30 est marqué en France par la politique de rigueur, menée conjointement par, l’Alliance démocratique, le Parti radical et d’autres, défendue par Pierre Laval alors président du Conseil. Au programme, réduction des salaires des fonctionnaires, équilibre des comptes publics, politique du franc fort, dévaluation tardive, et récession. Un exemple si concluant qu’il inspire aujourd’hui encore les dirigeants de toute l’Europe, socialistes et libéraux dans leur course permanente à l’approbation des marchés, quitte à envisager de placer sous tutelle allemande leurs Peuples non « vertueux ».

    Parmi eux, le président Nicolas Sarkozy, ouvertement « rigoriste » et pourtant si peu disert sur le vote honteux, hier après midi mardi 21 février 2012, du Mécanisme Européen de Stabilité (1), qui lie la France autant que tous les pays d’Europe à la réduction des dépenses publiques, organisée en coulisses par des technocrates et des financiers non élus. Autrefois prescrite dans une France menacée du Nord au Sud par le fascisme, la rigueur d’aujourd’hui s’impose à des sociétés pacifiées mais dépossédés de toute souveraineté et qu’il faudra bien convaincre de rester fidèle au régimes « démocratiques » qui leur serrent la vis en permanence.

    L’arrogance de la droite et de son chef-président-candidat, dont les déclarations dénonçant « l’élite », « les experts », « les corps intermédiaires », et la haine du « Peuple », frôlent l’ignominie. Après 5 années passées à répéter qu’il n’y avait d’alternative à rien, le « président courage » ose tout. C’est d’ailleurs à ça qu’on le reconnaît.

    François Hollande leader socialiste consensuel connaîtra-t-il un destin comparable à celui du leader socialiste du Front Populaire Léon Blum qui avait été élu sans véritable programme et qui avait été contraint de prendre des mesures clefs sous la pression de la rue?

    Plus de précisions sur le lien suivant: http://lespoir.jimdo.com/2012/02/22/fran%C3%A7ois-hollande-sera-t-il-l%C3%A9on-blum/

    1. @ L’espoir
      « François Hollande leader socialiste consensuel connaîtra-t-il un destin comparable à celui du leader socialiste du Front Populaire Léon Blum qui avait été élu sans véritable programme et qui avait été contraint de prendre des mesures clefs sous la pression de la rue? »

      Hypothèse qui me semble extrêmement pertinente.

      Si l’on s’en tient au discours tenu en G.B., rien à attendre d’autre de Hollande que du Papandréisme ou du Strauss-Kahnisme.
      Mais Hollande, avec une aile gauche de plus en plus remuante, n’est ni seul, ni libre. En sus, c’est ce courant gauchiste qui peut se parer de la « légitimité idéologique », pas le Hollandisme mou.
      Dès lors, d’emblée, sous une pression infernale -car la Droite s’est achetée du temps à crédit-, Hollande (s’il est élu) va se trouver broyé entre les marchés, l’Allemagne, sa Gauche et, sûrement, la rue, le tout sur fond de disette fiscale et de chômage massif.
      Personnellement, avec son programme, je n’y aurais pas été, mais ce n’est qu’une simple remarque.

      On sent pourtant chez cet homme une forte énergie interne, même si, jusqu’ici, elle n’a pas trouvé à s’employer. La façon dont il empoigne Sarkozy l’illustre. N’est-elle que de façade ?
      La question sociale est aussi plus aiguë chez lui que chez le candidat avorté du P.S.
      L’amour de l’argent ne semble pas, non plus, le motiver exagérément et pas de danger, à priori, de le voir au Fouquet’s.

      Alors, Hollande sera-t-il le fossoyeur des sociaux-libéraux ou l’homme du sursaut et des mesures anticapitalistes drastiques ? Que d’hypothèses, que d’hypothèques!

      1. Sans mouvement puissant de la base, Hollande s’inclinera devant la pression des forces du capital.
        Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Tout n’est que rapport de force dans ce domaine.
        Le capital n’a pas d’états d’âmes, en l’absence de résistance, il occupe le terrain et avance.
        Il faudra bien que les forces du progrès social se remettent en route un jour ou l’autre.
        Sans quoi le néo-libéralisme accomplira son projet de réduire en servitude la quasi totalité de l’humanité.
        Friedrich August von Hayek a écrit « La route de la servitude » en dénonçant les effets du trop d’Etat, mais il n’avait pas prévu que le pas assez d’Etat conduit aussi à la servitude.
        « Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »
        Tout n’est qu’affaire de dosage et d’équilibre.

      2. En ce qui me concerne, je qualifierais – indépendamment de son appartenance à un parti politique – d’homme de droite, celui qui est fort avec les faibles et faible avec les forts.
        D ‘homme de gauche l’inverse.

  11. svp lisez les crises.fr d’aujourd’hui.
    Comprendrez qu’on ne peut rien changer à court terme.
    Que l’oppresseur en europe est la dette , le préteur , le banquier , l’état , comme était l’oppresseur en afrique du nord.
    Qu’il faut instituer une culture du profit en le détaxant et en taxant la dette.
    Que le retour sur le passé est la seule solution pour l’avenir.
    Que vos prétendants à l’élection vous cachent le réel.
    Que vous serez contraints à la révolution contre l’oppression.
    Français , européens levez vous , opposez vous à l’oppression.

  12. « Il n’y a pas de compromis possible avec les réformes économiques et la nécessité de se serrer fiscalement la ceinture (…) Revenir sur les objectifs budgétaires provoquerait une réaction immédiate du marché». Il ajoute que l’austérité couplée avec des réformes structurelles est la seule voie disponible qui mène au renouveau de l’économie. A court terme, selon lui, les coupes budgétaires affectent l’activité, mais ces effets négatifs seront compensés par les réformes sur le marché du travail ainsi que par d’autres.

    Et si ce n’était pas plus tôt une autre forme d’idéologie beaucoup moins évidente à se défaire dans l’histoire.

    Je ne peux pas le prouver à mes semblables, mais j’ai bien peur hélas que cet autre agent du système, pense un peu comme la plupart des premières élites dirigeantes privés de la planète, seule la voie que je préfère faire entendre chez moi où dans un grand groupe de personnes et la seule voie disponible et rationnelle pour mon prochain.

    Seul je suis concret les autres ne le sont pas ! Seul je pense toujours bien correctement, seuls les autres ne m’apprennent rien d’autant plus les autres miséreux de plus dans les sociétés. A vrai dire seuls les plus hauts dirigeants ont des parachutes dorés, ils ont c’est vrai de si bon avocats à l’image comme dans les sociétés.

    Mais vous bien sur dans votre propre vie vous n’avez pas du tout de couilles, de raison, de jugeote, de courage, de bon goût au travail où à la rente, etc. Si nous voulons surtout avoir un monde parfait sans mauvaises odeurs, sans mauvais travailleurs, apprenons surtout à faire davantage de coupes partout, ainsi dans notre principal calcul terrestre l’économie repartira automatiquement, et nous pourrons mieux alors en revenir à nos premières bonnes pratiques d’hier, celles avant tout de l’usure, de la rente, du pouvoir, celles aussi d’une meilleure sélection de l’espèce pour mieux paraît-il faire toujours plus de richesses et d’éthique à moindre frais et dépenses.

    Prioritairement la seule chose que la crise nous enseigne, faut pas plus s’en émouvoir si les choses se dégradent,
    c’est la nécessité absolue. C’est sur de plus grandes coupes n’affecteront pas seulement l’activité, mais en poussera assurément un plus grande nombre à se poser d’autres questions. Seul cela nous suffit pour moins nous aveugler, nous tromper, c’est sur ceux qui en font davantage les frais sont déjà beaucoup moins économes que la plupart des premiers privés de la planète forcément plus à l’abris de l’erreur ou des mauvaises idées sur autrui.

    Contrairement à tant d’idées reçus toujours bien véhiculés par les premiers médias du monde dans les têtes, je me demande parfois qui sont véritablement les êtres les plus économes, les moins dépensiers ? C’est pourquoi afin de se montrer volontairement plus sourd et aveugle, nul besoin de bafouer et d’enfeindre plus longtemps les lois et les choses, car c’est bien connu les idéologues se sont toujours ceux qui savent beaucoup moins compter que nous autres.

  13. Monsieur Leclerc

    Merci pour tous ces éléments.

    Hier je me suis infligé « des paroles et des actes » afin d’exercer mon esprit critique. Or Franz Gisbert semblait dire que les mesures d’austérité portent leurs fruits en Irlande. Pouvez-vous nous en dire plus ? De même il n’y a pas si longtemps un reportage du JT de France 2 montrait l’exemple Canadien comme un pays ayant retrouvé un équilibre budgétaire après des mersures d’austérité. Sauriez-vous nous donner des éléments pour contrer ces deux assertions le cas échéant ? Merci d’avance.

      1. L’article de Stanislas Jourdan dans Rue89 mentionné par sylla fait bien le tour de la situation, notamment en ce qui concerne la situation des banques et « l’aide exceptionnelle » que l’Etat reçoit de la Banque of Ireland avec l’assentiment de la BCE. Depuis qu’il a été écrit, on peut rajouter que les prévisions de croissance 2012 de l’Institut de la statistique irlandais (ESRI) sont de +0,9%, celles de la Commission et la Troïka étant de +0,5%.

        Ce dernier taux est la limite en dessous de laquelle il ne faut pas descendre pour rester dans l’épure du budget, obligeant sinon le gouvernement à prendre de nouvelles mesures d’austérité. Ou bien à renégocier, comme les Portugais s’y préparent, les objectifs qui leur sont assignés dans le cadre de leurs plans de sauvetage réciproques.

        Enfin, les dirigeants irlandais ont fait des déclarations remarquées, à l’occasion de la visite du vice-président chinois en Irlande, proposant que le pays devienne le point d’entrée européen des industries exportatrices chinoises, reproduisant le schéma suivi avec les industries américaines qui soutient leur économie; l’avenir de l’industrie pharmaceutique est par ailleurs incertain, d’importants brevets allant tomber dans le domaine public.

        Rien ne justifie les analyses expliquant que l’Irlande est sortie d’affaires. 450.000 irlandais sont officiellement enregistrés comme chômeurs.

      2. « sortie d’affaires »

        çà ne change rien à l’affaire, les affaires continuent… j’avô pas ben lu.

      3. «10 bonnes raisons de prier quotidiennement pour un second bail-out de l’Irlande…»
        J’avais relevé et signalé cet article sur NAMA Wine Lake le mois dernier…
        On y apprenait, incidemment et entre autres arguments, que les ménages irlandais pendus par les pieds à la corde de la dette et la tête sous l’eau ne pouvaient que se féliciter de l’intervention du FMI pour obliger le gvt irlandais à adoucir enfin un régime des faillites personnelles réputé pour être particulièrement draconien (ahhh l’expiation catholique…)…
        http://namawinelake.wordpress.com/2012/01/16/ten-reasons-why-we-should-be-praying-daily-for-a-second-bailout/

      4. 12,5% ? La belle affaire ! C’est combien le taux réel d’IS sur les grandes entreprises du CAC ? 8%. Pour les entreprises de plus de 2000 employés ? 13%… Selon le Conseil des Prélèvements Obligatoires, pas selon la CGT ou la CGPME, encore moins selon le Cri du Contribuable…
        «Alors que le taux facial de l’IS en France est fixé à 33,3 %, le taux implicite d’imposition, c’est-à-dire le rapport entre’impôt sur les sociétés réellement payé et le bénéfice brut, se monte, selon le Conseil des prélèvements obligatoires, à 28% pour les très petites entreprises, mais il baisse au fur et à mesure que la taille des entreprises croît pour s’établir à 13% pour les grandes entreprises qui emploient plus de 2 000 salariés et à 8% pour les entreprises du CAC 40.»
        Pour faire simple, en 2010 (source AAA Piketty), profit total des sociétés financières et non financières France : 158 milliards €. Impôt sur les Sociétés payé : 35 milliards… allez, 22% en moyenne de taux effectif, dont 8% pour les multinationales…

      5. Oui, la moyenne européenne tourne autour des 20%. Comparée à la fiscalité américaine ( http://www.smbiz.com/sbrl001.html ) on se demande ce qu’on est entrain de fabriquer en faisant porter le principal poids de la rigueur sur les revenus du travail et les prestations sociales.

      6. @vigneron: en fait, c’est même probablement plus bas comme taux vu qu’il s’agit des profits déclarés en France et que l’ingéniérie fiscale permet sans doute de pomper une grosse part du pognon vers l’une ou l’autre filiale offshore.

      7. Je vous renvoie au chiffre que j’ai trouvé et que j’ai cité plus haut (commentaire 6) : selon le site us debt clock, le taux d’endettement total de l’Irlande (public+privé) serait de 1229% ! Si ces chiffres sont exacts, l’Irlande est loin d’être tirée d’affaire.

    1. Va en causer à Piketty si t’es pas ok, faut bien partir de quelque chose… S’agit du résultat part du groupe sis en France, dividendes versés par les filiales compris mais exonérés évidemment, plus les déficits antérieurs imputés de façon extrêmement favorable conformément au code fiscal. Plus les régimes spéciaux comme le Bénéfice Mondial Consolidé de Total qui n’a payé aucun IS en France pour 2010 pour 10 milliards € de résultat (mais 10 milliards € d’impôts payés en 2010 dans les 130 autres pays de ses 800 filiales… soit 50 % d’imposition… cherchez l’erreur…). C’est bien le problème.
      Cela dit je me demande toujours si, par exemple pour Total, les 3,2 milliards d’euros de salaires et de charges sociales payés à ses 36 000 employés résidents en France (où Total réalisait en 2010 un déficit de 16 millions €…), soit 90 000 € par tête de pipe plus les revenus financiers…, ne seraient pas un énorme soutirage franco-français des bénéfices réalisés par Total SA dans le vaste monde colonisé des pays extracteurs, raffineurs, distributeurs, transporteurs, consommateurs, etc. J’dis ça j’dis rien.
      Ce qu’il y a de sûr c’est que c’est bien le modèle de développement qui a été choisi il y a bien longtemps par nos gouvernants… Des mastodontes supranationaux, employant éventuellement peu en France, mais y étant quasi monopolistiques, ultra-protégés y-compris fiscalement et rapatriant un max de fraîche à l’oustaou…

  14. Il ajoute que l’austérité couplée avec des réformes structurelles est la seule voie disponible qui mène au renouveau de l’économie. A court terme, selon lui, les coupes budgétaires affectent l’activité, mais ces effets négatifs seront compensés par les réformes sur le marché du travail ainsi que par d’autres.

    Éternel refrain chanté avant lui par le FMI ; on sait quel sort cela réserve aux populations.

    Déclaration universelle des Droits de l’ homme

    Préambule
    Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.

    Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme.

    Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression.

    Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations.

    Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

    Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

    Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement.

    L’Assemblée Générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

    http://www.un.org/fr/documents/udhr/index3.shtml

    Entre les Droits de l’ homme et TINA, j’ ai choisi depuis longtemps les Droits de l’ homme.
    TINA pour moi est un mensonge, l’ oppression, une dictature post-moderne qui ne laisse aucun choix aux gens sinon de subir, souffrir ; ceci va l’ encontre de l’ idée même d’ humanité.
    Si Monsieur Draghi et autres ne se rendent pas compte, j’ estime que c’ est sans doute volontaire et cette attitude qui porte atteinte à autrui est hors la loi.

  15. Quand il y a trop de parasites, l’animal social dépérit. Quand je dis « parasites », je ne parle pas des immigrés du coin. Je parle des parasites en col blanc, de tous ces intermédiaires qui se gavent sur le dos du Tiers-état.
    Tout comme le Clergé et la Noblesse dans l’ancien régime. Mais pour l’instant le peuple n’a pas assez faim (quand il ne préfère pas, par facilité, se laisser hypnotiser par des charmeurs de serpent qui ne veulent pas que son bien) pour trouver la force de renverser les nouveaux ordres que sont le Clergé médiatique et la Noblesse de notre monarchie républicaine, au service des financiers et margoulins de tout poil en col blanc.

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